Le Blog de Dif

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mercredi 30 novembre 2005

General Top of the Rock !


Mon premier Thanksgiving a été chaleureux, ce fut un moment cher.
beaucoup en si peu de jours..

Du sommet du top of the Rock, il y avait longtemps que mon regard ne s'était pas porté à l'horizon :)

mercredi 23 novembre 2005

General Sumo is beautiful



Des mains frappées entre elles, ils demandent l'attention et la faveur des dieux. Du pied frappé sur le sol, ils luttent contre le mal.
Sous les yeux d'un homme vêtu des habits d'un prêtre shinto, deux colosses aux allures de demi-dieux vont lutter dans un cercle.
Un dedans et un dehors.
Après s'être désaltéré et avoir jeté du sel sur le dohyo, c'est une lutte qui commence d'abord par un face à face. La tension et la rivalité qui s'expriment dans leurs regards est terrible.
c'est l'homme-prêtre, par un mouvement d'éventail leur faisant face, qui décide du début de la lutte. Ce moment est celui du tachi-ai : les deux lutteurs touchent le sol de leurs poings sur les shikiri-sen et se redressent l'un vers l'autre pour un combat de quelques secondes.

Le sumo.

mardi 22 novembre 2005

General NY, J-3


La date de mon départ approche. J'ai hâte de me retrouver dans l'avion. Pour tout dire, une partie de moi a déjà décollé.

Ce que j'aime principalement lorsque je suis à l'étranger, c'est d'être un étranger, l'impression de ne pas exister.


Passer un pont, traverser un fleuve, franchir une frontière, c'est quitter l'espace intime et familier où l'on est à sa place pour pénétrer dans un horizon différent, un espace étranger, inconnu, où l'on risque, confronté à ce qui est autre, de se découvrir sans lieu propre, sans identité.

Polarité donc de l'espace humain fait d'un dedans et d'un dehors. Ce dedans rassurant, clôturé, stable, ce dehors inquiétant, ouvert, mobile, les Grecs anciens les ont exprimés sous la forme d'un couple de divinités unies et opposées: Hestia et Hermès. Hestia est la déesse du foyer, au coeur de la maison. Elle fait de l'espace domestique qu'elle enracine au plus profond un dedans, fixe, délimité, immobile, un centre qui confère au groupe familial, en assurant son assise spatiale, permanence dans le temps, singularité à la surface du sol, sécurité face à l'extérieur. Autant Hestia est sédentaire, refermée sur les humains et les richesses qu'elle abrite, autant Hermès est nomade, vagabond, toujours à courir le monde; il passe sans arrêt d'un lieu à un autre, se riant des frontières, des clôtures, des portes, qu'il franchit par jeu, à sa guise. Maître des échanges, des contacts, à l'affût des rencontres, il est le dieu des chemins où il guide le voyageur, le dieu aussi des étendues sans routes, des terres en friche où il mène les troupeaux, richesse mobile dont il a la charge, comme Hestia veille sur les trésors calfeutrés au secret des maisons.

Divinités qui s'opposent, certes, mais qui sont aussi indissociables. Une composante d'Hestia appartient à Hermès, une part d'Hermès revient à Hestia. C'est sur l'autel de la déesse, au foyer des demeures privées et des édifices publics que sont, selon le rite, accueillis, nourris, hébergés les étrangers venus de loin, hôtes et ambassadeurs. Pour qu'il y ait véritablement un dedans, encore faut-il qu'il s'ouvre sur le dehors pour le recevoir en son sein. Et chaque individu humain doit assumer sa part d'Hestia et sa part d'Hermès. Pour être soi, il faut se projeter vers ce qui est étranger, se prolonger dans et par lui. Demeurer enclos dans son identité, c'est se perdre et cesser d'être. On se connaît, on se construit par le contact, l'échange, le commerce avec l'autre. Entre les rives du même et de l'autre, l'homme est un pont.

dimanche 20 novembre 2005

Ciné Lady Vengeance


"Lady Vengeance" est le troisième volet de la trilogie sur la vengeance réalisé par Park Chan-wook après "Sympathy for Mr. Vengeance" en 2002 et "Old boy" en 2004.
Dans le premier volet de sa trilogie, Park Chan-wook posait la question du droit à la vengeance. Avec Old Boy, la vengeance s'inscrivait dans la continuité du mal. Pour clore sa trilogie, Park Chan-wook nous expose la rédemption impossible à travers la vengeance. Cette trilogie montre qu'à la source, ce n'est pas nécessairement l'envie de vengeance qui développe la violence mais peut-être l'inverse.

Le film est mal mené et véhicule trés mal ses idées. C'est tout sauf captivant malgré une bonne dernière demi-heure. Dommage car le travail réalisé et les thèmes abordés sont interessants.

samedi 19 novembre 2005

Ciné Le Petit Lieutenant



Ce qui m'a avant tout motivé à aller voir ce film, c'est Xavier Beauvois. J'avais reçu une claque en 1995 avec son film "N'oublie pas que tu vas mourir".
Je crois dans le talent de ce réalisateur et je n'ai pas hésité à aller voir son dernier film dès sa sortie.







Antoine. Tout juste diplômé de l'école de police, rejoint la PJ parisienne.
Plein de bonne volonté et naïf sur la dureté du quotidien, il va faire ses armes auprès de Caroline Vaudieu.





Derrière l'enquête et le parcours du petit lieutenant se trouve le portrait d'une femme brisée, interprété par Nathalie Baye.
Sans renforts de pathos, elle offre des regards qu'on n'oublie pas, une douleur sourde qui résonne en nous.



"La simplicité, dans ce métier, c'est d'abord d'aller demander aux gens dont c'est le boulot comment ils font. Mais souvent, je prends les vrais. Par exemple, le traducteur dans le film est un vrai traducteur russe de la police judiciaire. Pourquoi s'emmerder à trouver un acteur qui comprend le russe ?... Là, il suffit de le mettre en confiance, et hop. (...) Avec les comédiens, on n'a pas d'atomes crochus. Moi, je veux que les mecs soient les personnages, je ne veux pas qu'ils apprennent leur texte avant mais le matin même, au maquillage. (...) Quand tu mets un vrai SDF polonais face à Nathalie Baye, ça marche merveilleusement bien (...), aucun comédien de théâtre maquillé pour jouer un SDF ne peut faire comme s'il avait passé 25 ans dans la rue à faire la manche et à picoler. Impossible d'avoir ces dents, ce regard, c'est trop dur. Une vie de souffrance, ça ne peut pas s'imiter."

Xavier Beauvois

Le film a l'air presque trop vrai, le travail d'observation a parfaitement servi a garder une fidèlité avec la réalité. Nul besoin de musique larmoyante pour ressentir l'intensité dramatique que dégage le film.

Authentique et profond.

dimanche 13 novembre 2005

Ciné La Boîte Noire


Voici le pitch du dernier film réalisé par Richard Berry :
A la suite d'un accident de voiture, Arthur est plongé pendant quelques heures dans un coma. Durant sa phase d'éveil, dans un délire verbal, il exprime des phrases incohérentes qui trouvent leurs racines directement dans son inconscient.

A son réveil, il est face à une curieuse énigme : Que faisait-il la nuit sur cette route, proche de Cherbourg ?
Ses phrases inquiétantes, dérangeantes et libératrices ont été notées dans un carnet noir par Isabelle, une des infirmières de l'hôpital. Pour l'aider à répondre à ses questions, Isabelle remet à Arthur, comme si elle lui offrait un trésor, le témoignage écrit de son délire.
Dès cet instant commence pour Arthur une incroyable aventure ; il sera à la fois la victime, le coupable et l'enquêteur...de sa propre vie.

Envahi par les traumatismes de notre inconscient, nous faut-il pour autant écraser les souvenirs qui nous encombrent ?


L'idée est intéressante, le thème fascinant. L'oubli est un besoin vital, mais Arthur doit se souvenir de ce qu'il a oublié pour se reconstruire.
Le suspense anime le film comme un Sherlock Holmes où les indices seraient tous contenu dans un petit carnet noir, reflet de l'insconscient d'Arthur.


L'ambiance est noire, on est entre le drame psychologique et le thriller mental.


C'est le vingt mille lieues sous les mers de l'insconscient, avec des images qui marquent. Richard Berry ne déçoit pas et maîtrise bien son sujet avec un scénario complexe.

Dans la veine de David Lynch et de Jean-Christophe Grangé, cette boîte noire ne demande qu'à s'ouvrir.

samedi 12 novembre 2005

Musique Franz Schubert, Auf Dem Wasser Zu Singen


Pour ce week-end, j'ai laissé de côté le Jazz pour m'ouvrir au Classique avec "Auf Dem Wasser Zu Singen" :
Christoph Eschenbach au piano et Renée Fleming au chant sur une composition de Schubert.

Les Lieder de Shubert, et plus particulièrement ce Lied sont admirables.
Jamais la langue allemande n'a été aussi belle.

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vendredi 11 novembre 2005

General NY, J-13


Ces dernières semaines se traînent un peu..
Marre de rouler ma bosse.

Heureusement dans 13 petits jours, je décolle pour NY.

Il était temps. J'y vais pour la cinquième fois
et c'est bon de tout changer.

Chinatown pour ses parfums exotiques, Little Italy pour
ce qui reste de siciliens, Central Park pour les écureuils..

On s'y sent chez soi, surtout quand on est de nulle part :)


"A New York les taxis sont jaunes, à Londres ils sont noirs et à Paris ils sont cons." Frédéric Beigbeder

lundi 7 novembre 2005

Otaku i-RAM GIGABYTE GC-RAMDISK


Lors de mon dernier séjour au Japon, j'ai fais un petit détour dans le quartier d'Akihabara, un quartier qui correspond à la rue Montgallet à Paris, en 100 fois plus grand.
J'étais à la recherche de l'i-RAM produit par Gigabyte : une carte PCI émulant un disque dur composée de 4 barrettes de DDR-RAM + 1 batterie. Il n'était pas encore sorti mais j'avais payé d'avance pour en réserver un (~18000yens). Mon interêt de l'acheter au Japon est que cette carte ne devrait pas être destinée à la vente en Europe.

Je viens d'apprendre aujourd'hui que mon produit est dispo, et je le recevrai le 28 Novembre !!

Je pense que ce type de produit est vraiment interessant compte tenu de la limitation en barrette mémoire sur une carte mère. On pourrait imaginer à titre professionnelle des cartes capable de supporter une dixaine de barrettes par exemple !

Je referai une news début décembre une fois ce nouveau joujou mis en place :p

dimanche 6 novembre 2005

Ciné A History of Violence


Ca y est, le dernier Cronenberg est sur les écrans. C'est bon mangez-en.
Le film démarre dans une relative tranquilité, mais avec Cronenberg aux commandes, on se doute que cela ne durera pas. En voici le pitch :
Tom Stall vie avec sa petite famille dans un trou perdu des Etats-Unis. Un matin, deux petites frappes déboulent dans son café et se montrent menaçants. Sans hésiter, Tom saute par-dessus son comptoir et tue les deux malfrats sans état d'âme.
Il devient rapidemment le chouchou des medias locaux et on le présente comme un héros.
Quelques jours plus tard, de nouveaux malfrats plus sérieux se présentent à son café et dialogue avec lui en l'appelant "Joey Cusack".. Comme s'ils avaient la conviction d'avoir retrouvé un vieil ennemi.
C'est bien la violence qui est au coeur du sujet. Elle nous est présentée graduellement. On assiste d'abord aux manoeuvres du fils de Tom qui évite de se battre avec le caïd de son lycée, la non-violence. Puis quand Tom tue les deux malfrats dans son bar; l'auto-défense, la violence légitime. Tom devient alors un héros respecté.
C'est ensuite le tour du fils de Tom de se faire respecter, il démolira le caïd qui le provoque; la colère qui pousse à la violence. Tom essaiera de raisonner son fils pour qu'il n'agisse plus ainsi mais son fils le rejettera. Tom finira son parcours guerrier en allant à la rencontre de ses ennemis pour régler son
ardoise; la violence comme solution.

La violence apparaît comme un moyen de régler ses problèmes, et en amenant d'autres. C'est là le paradoxe.
Ce qui je trouve est plus gênant, c'est qu'en bout de course, l'ordre semble revenu : Tom arrivera à recoller les morceaux avec sa famille, il anéantira ses ennemis ressurgit du passé et les soupçons des autorités seront effacés.

Le film ne donne pas de réponse à la violence, elle semble inscrite en chacun de nous et Cronenberg nous la décline sous ses différentes formes.

samedi 5 novembre 2005

Musique Ella & Louis [ORIGINAL RECORDING REISSUED] [ORIGINAL RECORDING REMASTERED]



Voici le temps de vous dévoiler le titre Jazz qui m'accompagnera pour terminer cette semaine harassante : "April In Paris", avec la voix inimitable d'Ella Fitzgerald.

Je remercie ces vieux albums de rester fidèle et d'accompagner mes nuits, même après les quelques excès de ce soir.


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vendredi 4 novembre 2005

Actualité Priorités


J'ai lu que la guerre en Irak cette année avait coûté aux Etats Unis environ 205 milliards de dollars.
C'est bien, ils ont les moyens de s'amuser.

Mais je doute que ça soit le prix d'une démocratie.

jeudi 3 novembre 2005

Actualité Eyes Wide Shut


Je ne peux pas m'empêcher de comparer l'élan de générosité qui a suivit le tsunami de Décembre dernier avec le récent tremblement de terre qui a frappé une partie du Pakistan et de l'Inde.
J'ai la conviction que la raison du désintéressement à cette cause est médiatique, visuelle. Pour généraliser le sujet, je dirai qu'on ne regarde pas de la même manière l'horreur des gens mourrant de faim, et l'horreur d'un avion qui s'écrase sur une tour.

Combien de fois a-t-on vu en boucle les vagues du tsunami géant ? Combien de fois a-t-on vu le crash des deux avions sur le World Trade Center ? Combien de personnes sont restés assises à visionner en boucle ces images sans pouvoir bouger ? On pourrait regarder encore et encore, la fascination est quasi hypnotique. On ne peut pas nier la valeur esthétique de ces scènes. La réalité en vient à dépasser la fiction, et cela impressionne .

Faire de l'esthétisme, cela consisterait à réduire ces images à leur beauté. Mais ce type d'images ne doit pas nier la réalité effrayante qu'elles véhiculent.
Kubrick, dans une interview, dit une chose semblable à propos des batailles napoléniennes :
"Elles possèdent une qualité esthétique qui n'a pas besoin d'un esprit de stratège pour être apprécié. Il y a une esthétique en jeu, pareille à un grand morceau de musique ou à la pureté d'une formule mathématique. Je veux rendre aussi bien cette dimension que la réalité sordide du combat. Il y a un étrange contraste entre les dégâts humains de ces batailles du passé, et la pure beauté de leur plastique, de leur composition."
Oui, on peut trouver ces images belles. Voilà le scandale.

Ne voir que l'horreur est aussi dangereux car c'est être assujetti à cette horreur, c'est se laisser contaminer par elle.

Pourquoi les journaux télévisés évitent de nous montrer les morts ? On a vu les images d'hommes et de femmes sauter des fenêtres du WTC en flamme. Des corps qui chutent, mais sans le choc qui tue. On ne garde que la beauté esthétique en gommant le visage des morts.

Comment accepter de vivre dans un monde qui s'aveugle devant sa propre violence ?

mardi 1 novembre 2005

Ciné Match Point


Merde de merde ! Ce nouveau film de Woody Allen avec Jonathan Rhys-Meyers et la désirable Scarlett Johansson m'a cloué. A tous ceux qui pensent connaître Woody Allen, ce film est une occasion de se mettre le doigt dans l'oeil.

On quitte New York pour Londres, et on ne perd rien au change, bien au contraire. C'est une fraîcheur de ton qui s'exprime sans retenue. Woody Allen décline avec ce film son talent à renouveller son art, pour notre plus grand plaisir.



"On a peur d'admettre tout ce qui dans la vie dépend de la chance, et tout ce qui échappe à notre contrôle.
Dans un match, quand la balle frappe le haut du filet, avec un peu de chance, elle passe, et on gagne.
Ou bien elle ne passe pas, et on perd."

Le film prend ses marques sur les traits d'une comédie sentimentale. La vie confortable, la vie parfaite de gentleman farmer.
Mais ce film est débordant d'ambitions, de passion. Et c'est cette même passion qui va conduire ce film à la noirceur.
La passion qui détruit tout.


On ressort du film avec le sentiment que la vie est courte et l'équilibre fragile..
Le point du match revient évidemment à Woody Allen qui gagne sur un joli coup de dé :)